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CARNET DE ROUTE


partout, sauf avec moi, et ne possédant même plus de tente.

Pour arriver jusqu’ici, j’ai pataugé dans tant de marais, reçu tant de tornades, que je n’ai pas de plus grand bonheur actuellement que d’être au sec.

L’origine des affaires pour lesquelles on m’envoie à Tombouctou est une invasion de Touaregs et d’Arabes Kountas, suivie d’une défaite de nos troupes. Une compagnie de tirailleurs et un peloton de spahis, envoyés contre eux, ont été entourés, puis détruits, à peu près jusqu’au dernier, de la façon la plus dramatique. Par trois fois, nos spahis ont chargé : un peloton commandé par le lieutenant de la Tour le premier ; celui-là a disparu en un instant. Le second peloton, lieutenant de Chevigné, a donné ensuite : deux ou trois hommes se sont sauvés. Enfin, en troisième, Libran qui a passé grâce au trou fait par Chevigné et par la Tour. Lui, seul blanc, est revenu blessé avec dix spahis. Trente autres spahis, deux brigadiers,