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CARNET DE ROUTE


ferions mieux si nous avions plus de troupes. Quand je pense qu’en Algérie, il y a 70.000 hommes et qu’au Soudan, nous pivotons avec deux ou trois mille, c’est navrant. On s’expose à un immense désastre le jour où un de ces agitateurs musulmans, qui sont nombreux sur notre frontière nord, aura deux ou trois succès successifs, ce qui peut arriver. À Tombouctou, tous étaient tellement terrorisés après l’affaire du mois de juin, que, lorsque la bande ennemie est venue piller tout près de la ville, la garnison n’a pas osé mettre le nez dehors. Ça n’aurait pas eu lieu, si, par économie, on n’avait pas réduit les compagnies de 159 à 125 hommes, et enlevé deux compagnies de la garnison de Tombouctou pour les envoyer dans le Macina où, soit dit en passant, cela marche encore plus mal qu’ici.

Je me porte bien, heureusement, sans quoi j’aurais peine à résister aux fatigues d’un hivernage aussi agité. Le malheur est que je dépense mes forces non pour