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CARNET DE ROUTE


Les bagages et ceux du détachement de spahis, commandé par un lieutenant, que j’emmène avec moi, étaient portés par douze bœufs. Trois ou quatre de ces bœufs portant mal et marchant lentement, j’avais expédié le tout dès minuit, avec une petite escorte, ne gardant avec moi que mes couvertures, mes deux noirs, Diabé et Maka, et le domestique du lieutenant. À onze heures du matin, halte à Néré. Mais point de convoi, point de vivres, et, par contre, point de déjeuner. En fait de repas, le lieutenant et moi avons dû nous contenter de fumer des cigarettes et de boire de l’eau d’un puits creusé dans une ancienne mare. Le soir, rien n’étant encore arrivé, j’ai envoyé chercher un mouton et du lait au campement voisin, et, enfin restaurés, nous avons pu nous endormir sur de la paille.

Mes bagages et mes noirs s’étaient perdus dans la brousse. Ils y sont restés pendant quarante-huit heures ; je ne les