Doucement, doucement… Il me faut d’abord de l’argent.
Tenez, tenez… (Il verse à boire à sa mère.)
Il y manque deux liards de bon compte… Allons… allons… il faut être humain… Cette femme se meurt… Mais, au moins, qu’on prenne garde à la bouteille et au verre. (Il rentre.)
Scène VIII.
Je te remercie, mon cher Frédéric… Le vin que je viens de boire, et la main surtout qui me la donné, m’ont rendu la vie.
Dieu soit béni, ma mère ! Vous voilà mieux que tantôt. Mais tranquillisez-vous. Ne parlez point… et laissez-moi vous conter tout ce qui m’est arrivé depuis que je vous ai quitté, il y a cinq ans. Oh ! cette absence m’a paru bien longue.
Tu as été long-temps sans m’écrire.
Hélas ! ma mère ! vous l’avouerai-je ? Un pauvre soldat n’a pas toujours de quoi payer un port de lettre… Je tremblais que les vôtres, quelques chères qu’elles m’eussent été, ne me fussent parve-