Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/111

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l’Aubergiste.

Doucement, doucement… Il me faut d’abord de l’argent.

Frédéric, lui remettant tout son argent.

Tenez, tenez… (Il verse à boire à sa mère.)

l’Aubergiste, en comptant son argent.

Il y manque deux liards de bon compte… Allons… allons… il faut être humain… Cette femme se meurt… Mais, au moins, qu’on prenne garde à la bouteille et au verre. (Il rentre.)




Scène VIII.


WILHELMINE, FRÉDÉRIC.


Wilhelmine, rendant le verre à Frédéric.

Je te remercie, mon cher Frédéric… Le vin que je viens de boire, et la main surtout qui me la donné, m’ont rendu la vie.

Frédéric.

Dieu soit béni, ma mère ! Vous voilà mieux que tantôt. Mais tranquillisez-vous. Ne parlez point… et laissez-moi vous conter tout ce qui m’est arrivé depuis que je vous ai quitté, il y a cinq ans. Oh ! cette absence m’a paru bien longue.

Wilhelmine.

Tu as été long-temps sans m’écrire.

Frédéric.

Hélas ! ma mère ! vous l’avouerai-je ? Un pauvre soldat n’a pas toujours de quoi payer un port de lettre… Je tremblais que les vôtres, quelques chères qu’elles m’eussent été, ne me fussent parve-