Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/128

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Brigite.

Non, Lucas, non. Mais, tiens, va l’y chercher cette goutte d’eau-de-vie que tu laissas hier dans ton verre.

Frédéric.

Dieu vous bénisse, mes amis, et récompense votre zèle… Ma mère avez-vous entendu ?…

(Wilhelmine fait signe qu’oui.)
Frédéric.

Désirez-vous quelque chose ?

(Wilhelmine fait signe que non.)
Frédéric.

Elle ne veut rien… et cependant… mes bons amis ! n’y a-t-il pas quelque médecin ici aux environs ?

Lucas.

De chevaux, oui ; là-bas, au bout du village… un médecin ! Est-ce que nous autr’ paysans, nous connaissons cette espèce-là. Je n’sommes jamais malades… et puis voyez-vous ces bras… c’est en travaillant, morgué, que nous guarissons… Un médecin ! je n’en avons vu jamais la figure d’un seul, ni Brigite non plus.

Frédéric.

Hélas ! que faire, que devenir ! ma pauvre mère… elle va mourir entre mes bras… Ô mes amis ! ayez pitié de moi ; priez pour moi. Oh ! priez pour moi.

Wilhelmine., d’une voix très-affaiblie.

Tranquillise-toi, mon enfant ! Je me sens un