Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/162

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tunes, parce que je ne sais qu’y répondre… mais je suis trop franche… ce n’était point cela…

Erman.

C’est donc quelques petits chagrins secrets… dont nous n’approfondirons pas la cause : un jeune cœur est rarement exempt d’inquiétude… je comprends combien, dans un pareil moment, ma présence doit vous être importune ; j’en suis fâché ; mais…

Amélie, l’interrompant.

Importune !… ah ! jamais… vous ne savez pas combien je vous ai désiré !

Erman, vivement.

Désiré !… Amélie !… est-il bien vrai ?

Amélie.

Oh oui ! celui qui a pris soin de ma jeunesse, qui me forma le cœur et l’esprit, ne doit-il pas m’être aussi cher, que celui qui m’a donné la vie ?… Je vous dois autant qu’à mon père… et je vous aime autant que lui.

Erman.

Vous m’aimez ! vous !… Amélie… (se reprenant) Mademoiselle, je suis chargé de la part de M. votre père… je viens… il m’a prié… Dieux je ne sais où j’en suis !

Amélie.

Et bien ?

Erman.

Voulons-nous nous asseoir.

Amélie.

Volontiers. (Ils s’asseyent.)