Vous… avez vu… le jeune comte de Muller… il est au château depuis hier ; vous n’ignorez pas ses vues ; il vient ici dans l’intention…
Oui, de m’épouser ?
Il est vrai : mais, mademoiselle, M. votre père… soyez-en bien sûre, ne cherche pas à vous contraindre ; vous êtes libre… parfaitement libre de faire un choix : seulement il désirerait savoir votre façon de penser…
À l’égard du comte ?
À l’égard du comte, ou à l’égard de qui que ce soit… vos idées en général sur l’état du mariage.
Mes idées ! je n’en ai aucune… On ne peut en avoir d’une chose que l’on ne connaît point du tout.
Et c’est précisément la raison pourquoi M. votre père a désiré que j’eusse un entretien avec vous, afin de vous donner quelques notions, au sujet d’un état qu’il veut vous voir embrasser un jour, et qui a son bon et son mauvais côté.
Voyons donc le bon : le mauvais viendra toujours assez tôt.