avec de tels principes poussés à l’excès ; ils détruiraient bientôt les liens de la société ; et vous parlez un langage, qui n’est tout au plus adopté que parmi des sauvages, et des gens sans lois et sans éducation.
Plût à Dieu que nous y eussions été transportés, ma mère et moi, parmi les sauvages ! elle y eût trouvé des secours, qu’une nation civilisée lui refuse ; on ne l’y eût pas laissé périr de misère sur les grands-chemins !
Jeune homme, vous m’intéressez : je désirerais savoir qui vous êtes.
Ce que je suis, ce que je sais, ce que je vaux, je dois tout à ma mère : c’est d’elle que j’appris à être humain et secourable : pour elle je suivis les mouvemens que me dictait le principe, quand, sans considérer les moyens, je m’efforçai de lui procurer des secours dont elle avait un besoin si essentiel.
À la bonne heure. Je veux bien, en adoptant pour un moment votre façon de raisonner, excuser le vol en faveur du motif qui vous fit agir : je veux, qu’entraîné par le désir de procurer du soulagement à une mère mourante, vous vous soyez oublié au point de braver les lois, pour ne suivre que les mouvemens d’une tendresse compa-