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Page:Kouprine - Sulamite.djvu/127

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Elles ont été recueillies par ses disciples. Il faut respecter aussi la sagesse d’autrui.

— Oui, reprit Sulamite songeuse, il se peut en effet que ces mystères restent incom- préhensibles à l’homme. Tout à l’heure, pendant Le festin, des fleurs odorantes étaient attachées sur ma poitrine. Mais tu t’es levé de table, et avec toi le parfum de mes fleurs s’en est allé. On dirait, ô mon roi, que vers toi tend l’amour des femmes, des hommes, des bêtes et même des fleurs. Souvent déjà je me suis demandée sans pouvoir me l’expliquer : comment peut-on aimer tout ce qui n°est pas toi?

— Et toi, et toi, Sulamite ! A toute heure je remercie Dieu de t’avoir mise sur mon chemin !

— Je me souviens : ce jour-là_j’étais assise sur une pierre auprès du mur ; tu posas ta main sur la mienne, et je crus, sentir le feu couler dans mes veines., tout tourna autour de moi et je me dis 2 « Le voici, mon maî- tre, le voici, mon roi, mon bien—aimé ! »

— Et moi, Sulamite, je te revois telle que