Page:Kouprine - Sulamite.djvu/137

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SULAMITE 119 pendant de longues et dures années, d'errer sous un faux nom en pays étranger, souffrant de toutes les privations et dans un dénûment complet. Il lui conta aussi, comment un jour, sur le marché d`un pays lointain et inconnu, atten- dant d’être embauché pour un travail quel- conque, il se vit aborder par le cuisinier du roi qui lui dit : — Étranger, aide-moi à transporter au pa- lais ce panier rempli de poissons. L’esprit de Salomon, son habileté, son savoir-vivre le firent bientôt apprécier des courtisans. Il resta attaché au palais et à la mort du chef des cuisiniers il occupa sa place. Puis, Salomon conta à son amie, comment la fille unique de roi, belle et ardente, secrè- tement éprise du nouveau cuisinier, lui avait un jour, sans le vouloir, révélé son amour; comment une nuit, ils S’étaient enfuis ensem- ble du palais ; comment enfin, poursuivi et ramené, Salomon avait été condamné ii mort, et par quel miracle il avait réussit à s’échap— per de sa prison.