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Page:Kouprine - Sulamite.djvu/166

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148 SULAMITE put voir, effrayant dans son absolue nudité, le corps long, jaune et osseux de l’anach0— rète du Liban. Le Grand—Prêtre lui tendit le couteau. Un silence surhumain s’abattit sur le Temple. Alors s’inclinant rapidement, l’homme fit un geste, puis se redressa, et tout à coup, dans un hurlement de douleur et d’extase, jeta aux pieds de la déesse un informe lambeau de chair ensanglantée. Il chancelait. Le Grand-Prêtre, un bras passé sous ses reins, le soutint doucement. Puis l`ayant conduit devant la statue de la déesse, il le dissimula soigneusement sous le voile dont elle était recouverte et le laissa ainsi pendant quelques instants, afin qu’il puisse, caché à tous les regards, imprimer son baiser sur les lèvres de la déesse fécon- dée. Aussitôt après, placé sur un brancard, on l’emporta loin du sanctuaire. Alors un prêtre sortit du temple. Avec un marteau de bois, il frappa sur un énorme disque d’airain, pour porter aux oreilles du Monde que le mystère auguste de la fécon-