Page:Kouprine - Sulamite.djvu/171

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Cette nuit-là était la septième du grand amour de Salomon.

Étrangement douces, tendres profondément, avaient été, cette nuit-là, les caresses du roi et de Sulamite. On eût dit qu’une pudique réserve, une mélancolie rêveuse, un vague pressentiment, enveloppaient d’une ombre légère les paroles, les baisers, les étreintes des amants.

Par la fenêtre, Sulamite contemplait le firmament, où déjà le crépuscule, éteignant ses feux, s’effaçait devant la nuit victorieuse. Son regard s’arrêta sur la lueur bleuâtre d’une étoile qui scintillait doucement.

— Quel est le nom de cette étoile, mon bien-aimé ? demanda-t-elle.

— Elle s’appelle Sopdit, répondit Salomon. C’est une étoile sacrée. Les mages de l’Assyrie affirment que l’âme de tous les humains y séjourne après leur mort.

— Et toi, ô mon roi, le crois-tu ?