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Page:Kouprine - Sulamite.djvu/178

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160 SULAMITE Et, une fois désaltérée, elle arrêta sur le roi ses yeux qiféclairait un tendre et beau sou- rire, et ne les en détacha plus ; et lui, age- nouille devant sa couche, dévêtu comme elle, ne remarquait même pas que ses genoux bai- gnaîent dans le sang de sa bien—aimée, et que ses mains étaient tachées de ce sang vermeil. Alors, souriant toujours doucement, le regard fixé sur l'être adoré, Sulamite parla péniblement 1 — Je te suis reconnaissante de tout, ô mon roi: de ton amour, de ta beauté, de ta sagesse, à laquelle tu as permis que je puise à pleins bords, comme à une source exquise. Laisse- moi baiser tes mains, ne les retire pas de mes lèvres avant que je n’aie exhalé mon dernier souffle. « Il n’y eut jamais, et jamais il n’y aura de femme plus heureuse que moi. Je te remercie, ô mon beau roi, ô mon bien—aimé. Souviens- toi parfois de ton esclave, de ta Sulamite au teint bruni. Et le roi répondit d’une voix lente et pro- fonde Z