Pour tout Slave, ce qui est le plus réel, c’est le plus profond. Sulamite est une œuvre qui débute en pastorale, s’elève ài la féerie, s’achève en tragédie. C’est, comme je l’ai dit, une variante du mythe éternel des amours du roi et de la bergère, c’est-à-dire la puissance et la science lasses d'elles-mêmes et cherchant à se rajeunir dans l'ingénuité. Mais le personnage essentiel n’en est ni un roi ni une femme :c'est une âme, et une âme qui n'existait encore ni dans la Bible ni dans le monde oriental, une âme apportant le sens de l’amour absolu et le certifiant par l’offre de toute sa vie charnelle, de son enveloppe terrestre. Assurément on a trouvé et on trouvera encore dans la prodigieuse Bible bien des motifs d’interprétation artistique ou morale, et sa source symbolique semble inépuisable. Mais je doute qu’on puisse réunir plus de grâce a plus d’ingéniosite et de savoir qu’en cet épisode., imaginé et orne par M. Kouprine en artiste parfait comme un enlumineur persan et naïf comme un imagier d’icones.