Page:Kouprine - Sulamite.djvu/33

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flammes, et dont le corps était d’une telle blancheur qu’il luisait dans l’obscurité ; les femmes fragiles aux yeux bleus, aux cheveux de lin, dont la peau avait une odeur suave et tendre et qui, amenées du Nord par le Baalbek, parlaient une langue mystérieuse aux habitants de la Palestine. Nombreuses étaient aussi les filles de Juda et d’Israël, aimées par le roi.

Il avait, de plus, partagé la couche de Balkiss—Makéda, reine de Saba, supérieure à toutes les femmes de l’univers par sa sagesse, sa beauté, et par la science de se renouveler sans cesse dans l’art de la passion. Salomon avait été aussi l’amant d’Avisaga la Sunamite dont la tendre et douce beauté avait réchauffé la vieillesse du roi David, et pour laquelle Salomon avait armé le bras de Vanéia, fils de Jodav, contre son frère aîné Adonia qu’il avait condamné à la mort; l’amant encore d’une pauvre vierge appelée Sulamite, que seule entre toutes les femmes, le roi aima de toute son âme.

La litière que Salomon avait commandée