Page:Kouprine - Sulamite.djvu/54

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36 suLAMrrn cinq ou six notes, tel un ruisseau murmurant dans la montagne. Et la grâce charmante et primitive de cette chanson fait monter aux yeux du roi un sourire attendri. Cependant, la voix se rapproche de plus en plus. La voici déjà tout près derrière les cè- dres touifus et le sombre feuillage du gené- vrier. Alors, se frayant un passage à travers les buissons épineux, le roi doucement ecarte les branches et se trouve tout à coup dans une clairière. Une vigne grimpante s’étend devant lui au delà cl’un mur bas, grossièrement fait avec de larges pierres jaunes. Vêtue d'une légère robe bleue, une jeune [ille erre parmi les ceps ; la voici qui se baisse vers quelque objet, puis, se redressant, elle reprend sa chanson. Sa chevelure rousse flamboie au so- \ leil 2 Le jour respire la fraîcheur, Les ombres nocturnes fuient. Hate-toi de revenir, mon bien-aimé, Sois aussi léger qu’un chevreuil, Que le faon des biches sur les montagnes ravinécs".