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Page:Kouprine - Sulamite.djvu/55

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SULÃMITE 37 Ainsi chante—t—elle, en continuant à lier les ceps ; puis, lentement, elle commence à des- cendre, se rapprochant toujours du mur der- rière lequel se tient le roi. Elle est seule, —— nul ne la voit, nul ne l'cntend ——, et tout la grise : le parfum de la vigne en fleur, la joyeuse fraîcheur du matin et le sang brûlant de son cœur ; sur ses lèvres, les paroles naïves de sa petite chanson naissent spontanément, et puis s`évanouissent une à une, emporlées par le vent. Prenezmous les renards, les petits renards Qui ravagent nos vignes, Car nos vignes sont en fleur. C’est ainsi qu’elle s’approche du mur ; puis, sans remarquer le roi, elle sléloigne ànouveau, gravissant légèrement la côte le long d’uue autre rangée de oeps. Maintenant, la voix de— vient plus lointaine : Fuis, ô mon bien—aimé, Sois semblable au chevreuil , Ou au faon des biches Sur les montagnes pa1·fumé8S· ,