Page:Kouprine - Sulamite.djvu/57

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SULAMUE 39 de bronze éclatant est beau infiniment. Epaisse et lourde, d’un roux profond, sa chevelure dans laquelle deux fleurs de pavots écarlates sont piquées, lui couvre les épaules de boucles innombrables qui se répandent sur son dos et, pénétrées par le soleil, flamboient, pareilles à une pourpre d’or. Un collier fait par elle de quelques baies rouges desséchées, enroule par deux fois sa grâce naïve et touchante autour du long cou, mince et bruni, de la jeune fille. -—· Je ne t’avais pas remarqué l dit—elle dou- cement, et le son de sa voix est pareil au chant suave d’une flûte. D’où viens—tu ? — Tu chantais si bien, jeune fille l Elle baisse les yeux, rougissante et confuse, cependant qu'un sourire palpite et se dissi- mule sous ses longs cils et aux coins de sa bouche. ·-— Ta chanson parlait d’un bien—aimé aussi leger qu’un chevreuil ou un jeune faon. Il est bien beau, ton ami, n’est—il pas vrai, jeune fille ? Elle laisse échapper un rire tellement sonore