Page:Kouprine - Sulamite.djvu/58

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40 sULA1vu·1·E et mélodieux, que l’on croirait entendre une grêle d’argent frapper un plat en or. —-» Je n'ai pas d’ami. Ce n’était là qu’une chanson. Je n’ai pas encore eu d`ami... Pendant une seconde, ils gardent le silence et se fixent profondément, sans sourire... Dans les arbres, les oiseaux sïnterpellent à plein gosier. La gorge de la jeune fille sous la toile légère se soulève à chaque instant. -»- Je ne te crois pas, tu es si belle... -— Tu te moques de moi, —— vois, comme je suis noire... Et, levant très haut ses petites mains bru- nes, elle laisse glisser le long de ses bras, jusqtfaux épaules, les larges manches de son vêtement, découvrant ainsi ses coudes à la li· gue virginale, fine et arrondie. D’une voix plaintive, elle raconte : —·— Mes frères, irrités contre moi, m’ont chargée de garder la vigne, et, vois, comme le soleil m`a brûlée ! ——— Oh non, le soleil n’a su que te faire plus belle encore, ô la plus belle des femmes ! Tu viens de sourire, et tes dents sont comme les