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Page:Kouprine - Sulamite.djvu/60

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42 sULAMrrIz et que le vent a soufflé, j'ai aperçu tes deux seins sous tes vêtements, et je me suis dit t voici deux petites gazelles qui paissent au mi- lieu des lys. Ta taille fait penser à un palmier, et tes deux seins, à des grappes de raisin. La jeune fille pousse un léger cri ; la tête cachée dans ses deux mains, les coudes rame- nés sur la poitrine, elle rougit si fort, que son cou et jusqu’à ses oreilles s’empour- prent. — Et j’ai vu aussi tes hanches. Leurs con- tours sont harmonieux comme ceux d’un vase précieux, sorti des doigts experts d’un artiste. Ecarte donc tes mains, jeune fille. Laisse-moi regarder ton visage. Docile,elle laisse tomber ses bras.Les yeux de Salomon rayonnant comme de l’or massif, et ce rayonnement la charme, Péblouit, s in- filtre sous son épiderme et la fait frissonner délicieusement. D’une voix lente et incertaine, elle Pinterroget -—-— Qui donc es-tu, dis—le moi ? Jamais en- core je n’ai vu personne qui te ressemble. -— Je suis berger, ô belle enfant. Sur les