Page:Kouprine - Sulamite.djvu/61

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SULAMITE ` 43 montagnes, là où le vert des prés est émaillé de narcises, je fais paître mes troupeaux merveilleux, tous Composés de blancs agneaux, Ne viendras—tu pas me voir, dans ma prai- rie T Mais elle, hochant doucement la tête : ——- Crois-tu donc, dit-elle, que je puisse ajouter foi à tes paroles ? Ton visage ne mon- tre ni le hâle du vent, ni la brûlure du so- leil, et tes mains sont blanches. Tu portes un vêtement d’un grand prix, et Pagrafe à elle seule vaut la somme que mes frères, chaque année, servent pour prix du fermage à Ado- nirannpercepteur r0yal.Tu es venu de là——bas, derrière ce mur. Ne serais—tu pas de l’ent0u- rage du roi? Il me semble t’avoir déjà aperçu un jour de grande fête ‘?... même, il me sou- vient d’avoir couru après ton char... ·— Tu as deviné, jeune fille. Il est difficile de rien te cacher. En vérité, pourquoi de- vrais—tu hanter les troupeaux d’un berger? Oui, fappartiens à la suite royale. Je suis le chef des cuisiniers du roi. Et tu m’as vu le jour de la Grande Pâque,dans le char d’Ami-