Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/356

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mes parties génitales ; l’idée me vint aussi penem in os recipere[ws 1], ce à quoi j’arrivai en me courbant. Je provoquai, par ce moyen, une éjaculation. C’est ainsi que j’arrivai à pratiquer la masturbation. J’en fus vivement effrayé, je me considérais comme un criminel ; je me découvris à un condisciple âgé de seize ans. Celui-ci m’éclaira, me rassura et conclut avec moi une liaison d’amour. Nous étions heureux et nous nous satisfaisions par l’onanisme mutuel. En outre, je me masturbais aussi ; au bout de deux ans, cette union fut rompue, mais, aujourd’hui encore, quand nous nous rencontrons par hasard — mon ami est un fonctionnaire supérieur — l’ancienne flamme se rallume de nouveau.

Ce temps que j’ai passé avec mon ami H… fut bien heureux, et j’en payerais le retour avec le sang de mon cœur. La vie m’était alors un plaisir ; mes études étaient pour moi comme un jeu facile ; j’avais de l’enthousiasme pour tout ce qui est beau.

Pendant ce temps, un médecin, ami de mon père, me séduisit en me caressant, à l’occasion d’une visite, en m’onanisant, en m’expliquant les procédés sexuels et en m’engageant à ne jamais me faire de manustuprations, cet acte étant très préjudiciable à la santé. Il pratiqua alors avec moi l’onanisme mutuel et me déclara que c’était pour lui le seul moyen de fonctionner au point de vue sexuel. Il a, dit-il, le dégoût des femmes ; voilà pourquoi il a vécu en désaccord avec sa femme, morte depuis. Il m’invita avec insistance à venir le voir le plus souvent possible. Ce médecin était un homme de belle prestance, père de deux fils âgés du quatorze et quinze ans, avec lesquels, l’année suivante, je nouai une liaison d’amour analogue à celle que j’entretenais avec mon ami H… J’avais honte d’avoir fait des infidélités à ce dernier ; toutefois je continuais mes rapports avec le médecin. Il pratiquait avec moi l’onanisme mutuel, me montrait nos spermatozoïdes sous le microscope ; il me montrait aussi des ouvrages et des images pornographiques, mais qui ne me plaisaient guère, car je n’avais d’intérêt que pour les corps masculins. Plus tard, à l’occasion d’une visite, il me pria de lui accorder une faveur qu’il n’avait encore jamais goûtée et dont il avait grande envie. Comme je l’aimais, je consentis à tout. Instrumentis anum dilatavit, me pædicavit, dum simul penem meum trivit ita ut eodem tempore dolore et voluptate affectus sim[ws 2]. Après cette découverte j’allai immédiatement trouver mon ami H…, croyant que cet homme aimé me donnerait un plaisir plus grand encore. Alter alterum pædicavit[ws 3] ; mais nous fûmes déçus tous les deux et nous n’y revînmes

  1. de sucer mon pénis
  2. À l’aide d’instruments, il me dilata l’anus, me sodomisa, en même temps qu’il caressait mon pénis pour que je ressente à la fois une douleur temporaire et de la volupté
  3. chacun sodomisa l’autre