eum. Gratissimum ei esset conjugem mordere eo modo ut sanguis fluat. Contenta esset si loco coitus morderetur a conjuge ipsæque eum mordere liceret. Tamen eam pœniteret, si morsu magnam dolorem faceret.[ws 1] (Dr Moll).
On rencontre dans l’histoire des exemples de femmes, quelques-unes illustres, dont le désir de régner, la cruauté et la volupté, font supposer une perversion sadiste chez ces Messalines. Il faut compter dans la catégorie de ces femmes Messaline Valérie, elle-même, Catherine de Médicis, l’instigatrice de la Saint-Barthélémy et dont le plus grand plaisir était de faire fouetter en sa présence les dames de sa cour, etc.[1].
Le masochiste est le contraire du sadiste. Celui-ci veut causer de la douleur et exerce des violences ; celui-là, au contraire, tient à souffrir et à se sentir subjugué avec violence.
Par masochisme, j’entends cette perversion particulière de la vita sexualis psychique qui consiste dans le fait que l’individu est, dans ses sentiments et dans ses pensées sexuels
- ↑ Lorsqu’elle embrassait son époux, elle éprouvait une grande volupté à le mordre. Elle appréciait au plus haut point de le mordre jusqu’au sang. Elle était satisfaite si, au lieu du coït, son mari lui permettait de le mordre. Cependant, elle se repentait si la morsure avait causé une forte douleur.
- ↑ Heinrich von Kleist, poète de génie mais évidemment d’un esprit déséquilibré, nous donne dans sa Penthésilée le portrait horrible d’une sadique parfaite imaginée par lui.
Dans la 22e scène de cette pièce, Kleist nous présente son héroïne : elle est prise d’une rage de volupté et d’assassinat, déchire en morceaux Achille, qu’elle avait poursuivi dans son rut et dont elle s’est emparée par la ruse.
« En lui arrachant son armure, elle enfonce ses dents dans la poitrine blanche du héros, ainsi que ses chiens qui veulent surpasser leur maîtresse. Les dents d’Oxus et de Sphynx pénètrent à droite et à gauche. Quand je suis arrivé, elle avait la bouche et les mains ruisselantes de sang. » Plus loin, quand Penthésilée est dégrisée, elle s’écrie : « Est-ce que je l’ai baisé mort ? — Non, je ne l’ai pas baisé ? L’ai-je mis en morceaux ? Alors c’est un leurre. Baisers et morsures sont la même chose, et celui qui aime de tout son cœur peut les confondre. »
Dans la littérature moderne on trouve des descriptions de scènes de sadisme féminin, dans les romans de Sacher-Masoch, dont il sera question plus loin, dans la Brunhilde de Ernst von Wildenbruch, dans la Marquise de Sade de Rachilde, etc.
- ↑ Ainsi nommé d’après Sacher-Masoch, dont les romans et les contes traitent de préférence de ce genre de perversion.