quents d’une accentuation pathologique de cet instinct dans le sens du masochisme, mais la manifestation en est réprimée par les conventions sociales. D’ailleurs, beaucoup de jeunes femmes aiment avant tout être à genoux devant leurs époux ou leurs amants. Chez tous les peuples slaves, dit-on, les femmes de basse classe s’estiment malheureuses quand elles ne sont pas battues par leurs maris.
Un correspondant hongrois m’assure que les paysannes du comitat de Somogy ne croient pas à l’amour de leur mari tant qu’elles n’ont pas reçu de lui une première gifle comme marque d’amour.
Il est difficile au médecin observateur d’apporter des documents humains sur le masochisme de la femme. Des résistances internes et externes, pudeur et convenances, opposent des obstacles presque insurmontables aux manifestations extérieures des penchants sexuels pervers de la femme.
De là vient qu’on n’a pu jusqu’ici constater scientifiquement qu’un seul cas de masochisme chez la femme ; encore ce cas est entouré de circonstances accessoires qui le rendent obscur.
OBSERVATION 72. – Mlle V. X…, trente-cinq ans, née d’une famille très chargée, se trouve depuis quelques années dans la phase initiale d’une paranoia persecutoria. Cette maladie a eu pour cause une neurasthenia cerebrospinalis dont le point de départ doit être cherché dans une surexcitation sexuelle. Depuis l’âge de vingt-quatre ans, la malade était adonnée à l’onanisme. À la suite d’un espoir matrimonial déçu et d’une violente excitation sensuelle, elle en est venue à la masturbation et à l’onanisme psychique. Il n’y eut jamais chez elle d’affection pour des personnes de son propre sexe. Voici les dépositions de la malade : « À l’âge de six à huit ans, l’envie m’a prise d’être fouettée. Comme je n’ai jamais été battue et que je n’ai jamais assisté à la flagellation d’autrui, je ne peux pas m’expliquer comment ce désir étrange a pu se produire chez moi. Je ne peux que m’imaginer qu’il est congénital. J’éprouvais un véritable sentiment de délice à ces idées de flagellation et, dans mon imagination, je me représentais combien ce serait bon d’être fouettée par une