Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/251

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naturel, un attouchement qui lui était agréable, mais dont le caractère n’était pas sexuellement sensuel ; il y a beaucoup d’hommes normaux qui aiment à caresser un chat, à toucher des fourrures, du velours, sans en être sexuellement excités.


On trouve encore dans la littérature quelques cas de ce genre.


OBSERVATION 91. — Un garçon de douze ans éprouva une vive émotion sexuelle en se couvrant un jour, par hasard, d’une couverture en fourrure. À partir de ce moment, il commença à se masturber en se servant de fourrures ou en prenant dans son lit un petit chien à longs poils. Il avait des éjaculations suivies quelquefois d’accès hystériques. Ses pollutions nocturnes étaient occasionnées par des rêves où il se voyait couché nu sur une fourrure soyeuse qui l’enveloppait complètement. Les charmes de la femme ou de l’homme n’avaient aucune prise sur lui.

Il devint neurasthénique, souffrit de la monomanie de l’observation, croyant que tout le monde s’apercevait de son anomalie sexuelle ; il eut, pour cette cause du tædium vitæ et devint fou.

Il était très chargé, avait les parties génitales mal conformées, et d’autres signes de dégénérescence anatomique. (Tarnowsky, op. cit., p. 22.)


OBSERVATION 92. – C… est un amateur enragé de velours. Il se sent attiré d’une manière normale vers les belles femmes, mais il est particulièrement excité lorsque la personne de rencontre avec laquelle il a des rapports est vêtue de velours.

Ce qui est frappant dans ce cas, c’est que ce n’est pas la vue du velours, mais le contact qui produit l’excitation. C… me disait qu’en passant la main sur une jaquette de femme en velours, il avait une excitation sexuelle telle qu’aucun autre moyen ne saurait jamais en provoquer une pareille chez lui. (Dr Moll, op. cit., p. 127.)


Un médecin m’a communiqué le cas suivant. Un des habitués d’un lupanar était connu sous le sobriquet de « Velours ». Il avait l’habitude de revêtir de velours une puella[ws 1] qui lui était sympathique et de satisfaire ses penchants sexuels rien qu’en caressant sa figure avec un coin de la robe en velours, sans qu’il y ait autre contact entre lui et la femme.

  1. prostituée