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l’amélioration de la constitution physique, par la guérison des névroses (neurasthénie), et avant tout par l’abstention de la masturbation.

Mais il y a toujours danger de céder complètement à l’influence des sentiments homosexuels, ces derniers ayant une base plus forte, et d’arriver ainsi à l’inversion sexuelle exclusive et permanente.

Ce danger peut naître surtout sous l’influence de la masturbation (ainsi que c’est le cas dans l’inversion acquise), de la neurasthénie ou de son aggravation, conséquence de la masturbation, puis, par suite de mauvaises tentatives de rapports sexuels avec des personnes de l’autre sexe (manque de sensation voluptueuse pendant le coït, échec dans le coït par faiblesse d’érection, éjaculation précoce, infection).

D’autre part, le goût esthétique et éthique pour des personnes de l’autre sexe peut favoriser le développement des sentiments hétérosexuels.

C’est ainsi qu’il est possible que l’individu, selon la prédominance des influences favorables ou défavorables, éprouve tantôt un sentiment hétérosexuel, tantôt un sentiment homosexuel.

Il me paraît fort probable que ces hermaphrodites tarés ne sont pas très rares[1].

Comme, dans la vie sociale, il n’attire que peu ou pas du tout l’attention, et que ces secrets de la vie conjugale ne parviennent qu’exceptionnellement à la connaissance du médecin, on s’explique facilement que cet intéressant groupe intermédiaire de l’inversion sexuelle, groupe très important au point de vue pratique, ait jusqu’ici échappé à l’exploration scientifique.

Bien des cas de frigiditas uxoris et mariti[ws 1] reposent proba-

  1. frigidité de l’épouse et du mari
  1. Cette supposition est corroborée par un renseignement que M. le docteur Moll, de Berlin, a eu la bonté de me transmettre et qui concerne un uraniste célibataire. Celui-ci a pu citer une série de cas, parmi des gens de sa connaissance, d’hommes mariés qui entretenaient en même temps une liaison avec un homme.