d’après les miennes, cette anomalie est probablement plus fréquente que ne le fait supposer le nombre minime des cas observés.
Ulrichs (Kritische Pfeile, 1880, p. 2) prétend qu’en moyenne, pour 800 hommes adultes hétérosexuels, il y a 200 adultes invertis et que cette proportion est encore plus grande parmi les Magyares et les Slaves du Sud, affirmations sur lesquelles nous n’insistons pas.
Un des sujets de mes observations personnelles connaît personnellement, dans la commune où il est né (localité de 13 000 habitants), 14 uranistes. Il affirme en connaître au moins 80 dans une ville de 60 000 habitants. Il est à supposer que cet homme, d’ailleurs digne de foi, ne fait pas de différence entre l’homosexualité congénitale et acquise.
Ce degré de l’inversion est caractérisé par le fait que, outre un sentiment et un penchant sexuel prononcé pour les individus de son propre sexe, il y a encore un penchant pour l’autre sexe, mais que ce dernier est beaucoup plus faible que le premier, et ne se manifeste qu’épisodiquement, tandis que le sentiment homosexuel tient le premier rang et se manifeste, au point de vue de sa durée, de sa continuité et de son intensité, comme l’instinct dominant dans la vie sexuelle.
Le sentiment hétérosexuel peut exister à l’état rudimentaire, éventuellement ne se manifester que dans la vie inconsciente (les rêves) ou éclater vivement au jour (du moins épisodiquement).
Les sentiments sexuels pour l’autre sexe peuvent être consolidés et renforcés par la force de la volonté, la discipline de soi-même, par le traitement moral, par l’hypnotisme, par
- ↑ Comparez l’article de l’auteur : Ueber psychosexuales Zwitterthum dans l’Internat. Centralblatt f. d. Physiologie und Pathologie der Harn und Sexualorgane, t. I, f. 2.