Sans réfléchir beaucoup sur ces impressions, qui différaient tant des sentiments de mes camarades, je commençai à me masturber en pensant pendant l’acte à des hommes bâtis comme des héros et bien mis, jusqu’à ce que, à l’âge de dix-sept ans, je fusse éclairé sur mon état par un compagnon de sort. Depuis ce temps j’ai eu huit à dix fois affaire avec des filles ; mais pour provoquer l’érection, j’ai toujours dû évoquer l’image d’un bel homme de ma connaissance ; je suis convaincu aujourd’hui que, même en ayant recours à mon imagination, je ne serais pas capable d’user d’une fille. Peu de temps après cette découverte, je préférai fréquenter des uranistes vigoureux et âgés, car à cette époque je n’avais ni les moyens ni l’occasion de voir de véritables hommes. Depuis, cependant, mon goût a complètement changé, et ce ne sont que les hommes, les vrais hommes, entre vingt-cinq et trente-cinq ans, aux formes vigoureuses et souples, qui puissent exciter au plus haut degré mes sens, et dont les charmes me ravissent comme si j’étais vraiment femme. Grâce aux circonstances, j’ai pu au cours des années faire environ une douzaine de fois connaissance avec des hommes, qui, pour une gratification de 1 à 2 florins par visite, servaient à mes fins. Quand je me trouve enfermé seul dans ma chambre avec un joli garçon, mon plus grand plaisir, c’est avant tout membrum ejus vel maxime si magnum atque crassum est, manibus capere et apprehendere et premere, turgentes nates femoraque tangere atque totum corpus manibus contractare et, si conseditur, os faciem atque totum corpus, immovero nates, ardentibus oxculis obtegere. Quodsi membrum magnum purumque est, dominusque ejus mihi placet, ardente libidine mentulam ejus in os meum receptam complures horas sugere possum, neque autem detector, si semen in os meum ejaculalur, cum maxima corum qui « uraniste » nominantur pars hac re non modo delectatur, sed etiam semen nonnunquam devorat[ws 1].
Cependant j’éprouve la volupté la plus intense quand je tombe sur un homme qui est déjà dressé à ces pratiques et qui membrum meum in os recipit et erectionem in ore suo concedit[ws 2].
Quelque invraisemblable que cela paraisse, je trouve toujours, moyennant quelques cadeaux, des garçons chics qui se laissent faire. Ces gaillards apprennent ordinairement ces choses pendant leur service militaire, car les uranistes savent très bien que, chez les militaires, on est bien disposé pour de l’argent ; et le drôle, une fois dressé à ce service, est souvent par les circonstances amené à continuer, malgré sa passion pour le sexe féminin.
- ↑ de prendre son membre long et épais, de le saisir et de le presser de la main jusqu’au maximum ; de caresser ses fesses et ses cuisses tendues jusqu’à ce que tout son corps se contracte sous ma main, et, s’il y consent, de couvrir sa bouche ouverte, son corps tout entier, et même ses fesses de baisers. Si son membre est gonflé et propre et si son propriétaire me plaît, je l’avale avec un plaisir ardent et je peux le sucer plusieurs heures ; toutefois, s’il éjacule dans ma bouche, serait-il le plus grand « uraniste », je n’en éprouverais pas grand plaisir, car je n’avalerais pas la semence.
- ↑ reçoit mon membre dans la bouche et accepte que j’y trouve une érection