On apprend encore par les notes prises par le Dr v. Schrenck sur la maladie de cet inverti, que les entraves sociales et légales d’un côté, l’impulsion violente pour son propre sexe de l’autre côté, ont provoqué dans l’âme du malade des luttes terribles qui ont fait de sa vie un supplice. C’est pour cette raison qu’il s’est confié à un médecin.
Le 22 janvier 1889, le malade fut soumis au traitement hypnotico-suggestif suivant la méthode de l’École de Nancy. Peu à peu on réussit à le mettre en somnambulisme.
Les suggestions lui ont été faites dans ce sens : indifférence et faculté de résistance vis-à-vis du sexe masculin, intérêt croissant pour les rapports avec la femme, interdiction de la masturbation, substitution des images féminines aux images masculines dans les rêves érotiques. Après quelques séances, les formes féminines commencent à plaire au malade. À la septième séance, on lui suggère de faire le coït et d’y réussir. Cette suggestion est suivie d’effet. Pendant les trois mois suivants, le malade se trouvant sous l’influence éducatrice des suggestions périodiques, est resté en possession complète d’un fonctionnement sexuel normal. Le 22 avril 1889, il y a rechute, par suite de la séduction d’un uraniste. Repentir et horreur dans la séance suivante. Comme expiation, coït avec une femme en présence du séducteur.
Le malade se plaint que le coït avec des femmes très inférieures comme éducation, ne satisfait pas son besoin esthétique. Il espère trouver cette satisfaction dans un mariage heureux. Il cesse le traitement, se fiance quelques semaines plus tard avec une amie d’enfance, se présente six mois après comme un heureux fiancé, et croit, par suite du bonheur qu’il éprouve avec sa fiancée, être à l’abri de toute rechute.
L’auteur assure que le traitement hypnotique n’a jamais d’effet nuisible secondaire. Étant donnée la lourde tare héréditaire du malade, il ne tranche pas la question de savoir si la guérison sera durable, mais il exprime la conviction que, dans le cas de récidive, la suggestion hypnotique ne manquerait pas de produire son effet comme la première fois.
Comme le succès incroyable de ce cas m’avait intéressé au plus haut degré, et que je m’intéressais encore davantage au cours que prendraient les choses après la guérison, je me suis adressé à l’auteur en lui demandant des renseignements sur l’état de santé de son ancien malade.
Avec la plus grande amabilité, M. le Dr v. Schrenck a mis à ma