Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/490

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festations d’un instinct sexuel exagéré (propos obscènes, lascivité dans les rapports avec l’autre sexe, projets de mariage, fréquentation des bordels, etc.), manifestations qui se font avec un sans-gêne bien caractéristique dû à l’obscurcissement de la conscience.

Excitation à la débauche, enlèvement de femmes, scandales publics, sont dans ce cas à l’ordre du jour. Au début, l’individu tient encore quelque peu compte des circonstances, bien que le cynisme de sa manière d’agir soit déjà assez frappant.

À mesure que la faiblesse mentale fait des progrès, les malades de cette catégorie deviennent choquants par exhibitionnisme, ils se masturbent dans la rue, font des actes obscènes avec des enfants.

Des états d’excitation psychique amènent le malade à des tentatives de viol ou du moins à des outrages grossiers à la pudeur, il attaque les femmes dans la rue, paraît en public dans une toilette incomplète, pénètre en toilette négligée dans les appartements d’autrui avec l’intention de faire le coït avec la femme d’un ami ou d’épouser séance tenante la fille de la maison.

De nombreux cas de ce genre se trouvent enregistrés dans Tardieu (Attentats aux mœurs) ; Mendel (Progr. Paralyse der Irren, 1880, p. 123) ; Westphal (Archiv f. Psychiatrie, VII, p. 622). Un cas rapporté par Pétrucci (Annal. méd.-psychol. 1875) nous montre que, dans ce genre de maladie, les individus atteints peuvent être aussi amenés à la bigamie.

Ce qui est très caractéristique, c’est la brutalité avec laquelle les malades à l’état avancé procèdent pour satisfaire leur instinct sexuel.

Dans un cas rapporté par Legrand (La folie, p. 519), on surprit un père de famille qui se masturbait en pleine rue. Après l’acte, il avala son sperme.

Un malade que j’ai observé, officier, issu d’une grande famille, fit dans une ville de saison, en plein jour, des tentatives obscènes sur des petites filles.