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Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/591

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avec A. et M., le moindre soupçon d’une tendance sexuelle paraît exclu d’avance. Les interrogatoires les plus prudents et les plus insistants, les procédés les plus insinuants avec le docteur S. ne fournissent pas le moindre point d’appui pour des suppositions de ce genre.

Il prétend n’avoir jamais eu non plus en présence de G…, la moindre émotion sexuelle, et encore moins une érection ou un désir sexuel. Quant à son affection pour G…, poussée jusqu’à la jalousie, il l’explique simplement par son tempérament sentimental et par son amitié exaltée. G… lui est encore cher aujourd’hui comme s’il était son fils.

Un fait bien caractéristique, c’est que S… déclare que lorsque G… lui racontait ses bonnes fortunes auprès des femmes, il ne se sentait péniblement touché que parce qu’il craignait que G… courût risque de se rendre malade par ses excès et de ruiner sa santé. Mais il n’a jamais éprouvé un sentiment de froissement personnel. Si aujourd’hui il connaissait pour G… une brave fille, il souhaiterait de bon cœur de les marier, et il aiderait à arranger ce mariage.

S… dit que ce n’est qu’au cours de l’enquête judiciaire qu’il a reconnu avoir agi avec imprudence dans ses rapports sociaux avec G… en donnant lieu aux cancans des gens. Il déclare que ses relations d’amitié étaient publiques, parce qu’elles avaient un caractère tout à fait innocent.

Il est à relever que Mme S… n’a jamais remarqué rien de suspect dans les rapports de son mari avec G…, tandis que la femme la plus simple, guidée par son instinct, se serait doutée de quelque chose. Mme S… n’a non plus fait aucune objection à ce que G… fut reçu à la maison.

Elle fait valoir, à ce sujet, que la chambre dans laquelle G… était couché pendant sa maladie, se trouve au premier étage, tandis que l’appartement de la famille est au troisième ; que, de plus, S… ne restait jamais seul avec G…, pendant que celui-ci était à la maison. Elle déclare être convaincue de l’innocence de son mari, et l’aimer toujours comme auparavant.

Le docteur S… avoue sans réticence avoir autrefois souvent embrassé G… et avoir parlé avec lui de questions sexuelles. G… est très ardent pour les femmes, et, étant donnée cette circonstance, S…, l’a souvent, par amitié, exhorté à ne pas se livrer à ces excès, surtout quand G…, comme c’était souvent le cas, avait mauvaise mine à la suite de ses débauches sexuelles.