révolutionnaires, fortes de leur audace et du soutien tacite qu’elles trouvaient dans les aspirations du peuple, marchaient à la conquête du château, de l’hôtel-de-ville, de la Bastille, terrorisaient l’aristocratie et la haute bourgeoisie, abolissaient les privilèges. La minorité commençait la révolution et entraînait la masse avec elle.
Il en sera de même pour la révolution dont nous prévoyons l’approche. L’idée du communisme anarchiste, représentée aujourd’hui par de faibles minorités, mais se précisant de plus en plus dans l’esprit populaire, fera son chemin dans la grande masse. Les groupes répandus partout, si peu nombreux qu’ils soient, mais forts de l’appui qu’ils trouveront dans le peuple, lèveront le drapeau rouge de l’insurrection. Celle-ci, éclatant en même temps sur mille points du territoire, empêchera l’établissement d’un gouvernement quelconque qui puisse entraver les événements, et la révolution sévira jusqu’à ce qu’elle ait accompli sa mission : l’abolition de la propriété individuelle et de l’État.
Ce jour-là, ce qui est minorité aujourd’hui sera le Peuple, la grande masse, et cette masse insurgée contre la propriété et l’État marchera au communisme anarchiste.