Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/176

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prévoir que dans quelques années, des révolutions vont éclater en Europe et ébranler l’autorité. Profitez de ce moment pour renverser le gouvernement — mais surtout pour faire votre révolution, c’est-à-dire, pour chasser les grands propriétaires et déclarer leurs biens propriété commune, pour démolir les usuriers, abolir les hypothèques et proclamer votre indépendance absolue, tandis que les ouvriers des villes feront le même chose dans les cités. Alors, organisez-vous en vous fédérant librement par communes et par régions. Mais, prenez garde, ne vous laissez pas escamoter la révolution par toutes sortes de gens qui viendront se poser en bienfaiteurs du paysan : faites vous-mêmes, sans attendre rien de personne. »




Voilà ce que nous avons dit aux paysans. Et la seule objection qu’ils nous aient faite ne touchait pas le fond de nos idées, elle concernait seulement la possibilité de les mettre à exécution.

« — Très bien, nous répondait-on ; tout cela serait excellent, si seulement les paysans pouvaient s’entendre entre eux ! »

Eh bien, travaillons à ce qu’ils puissent s’entendre ! Propageons nos idées, semons à pleines mains des écrits qui les exposent, travaillons à établir les liens qui manquent encore entre les villages et, le jour de la Révolution venu, sachons combattre avec eux, pour eux !

Ce jour est beaucoup plus proche qu’on ne le pense généralement.