ment dans ces journées de révolution, pour semer largement leurs idées, pour mettre les masses en mouvement, pour démolir les institutions du passé, — se trouvent cloués là, dans une salle, discutant à perte de vue, pour arracher des concessions aux modérés, pour convertir des ennemis, tandis qu’il n’y a qu’un seul moyen de les amener à l’idée nouvelle, — c’est de la mettre à exécution. Le gouvernement se change en parlement, avec tous les vices des parlements bourgeois. Loin d’être un gouvernement « révolutionnaire », il devient le plus grand obstacle à la révolution, et pour cesser de piétiner sur place, le peuple se voit forcé de le renvoyer, de destituer ceux qu’hier encore il acclamait comme ses élus. Mais, ce n’est plus si facile. Le nouveau gouvernement, qui s’est empressé d’organiser toute une autre échelle administrative pour étendre sa domination et se faire obéir, n’entend pas céder la place aussi légèrement. Jaloux de maintenir son pouvoir, il s’y cramponne avec toute l’énergie d’une institution qui n’a pas encore eu le temps de tomber en décomposition sénile. Il est décidé à opposer la force à la force ; et pour le déloger, il n’y a qu’un moyen, celui de prendre les armes, de refaire une révolution, afin de renvoyer ceux en qui on avait mis tout son espoir
Et voilà la révolution divisée ! Après avoir perdu un temps précieux en atermoiements, elle va perdre ses forces en divisions intestines entre les amis du jeune gouvernement et ceux qui ont vu la nécessité de s’en défaire ! Et tout cela pour ne pas avoir compris qu’une vie nouvelle demande des formes nouvelles ; que ce n’est pas en se cramponnant aux anciennes formes qu’on opère une révolution ! Tout cela pour n’avoir