Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas compris l’incompatibilité de révolution et de gouvernement, pour ne pas avoir entrevu que l’un, — sous quelque forme qu’il se présente, — est toujours la négation de l’autre, et que, en dehors de l’anarchie, il n’y a pas de révolution.

Il en est de même pour cette autre forme de « gouvernement révolutionnaire » que l’on vous vante — la dictature révolutionnaire.


II


Les dangers auxquels s’expose la Révolution si elle se laisse maîtriser par un gouvernement élu, sont si évidents que toute une école de révolutionnaires renonce complètement à cette idée. Ils comprennent qu’il est impossible à un peuple insurgé de se donner, par la voie des élections, un gouvernement qui ne représente pas le passé, et qui ne soit pas un boulet attaché aux pieds du peuple, surtout lorsqu’il s’agit d’accomplir cette immense régénération économique, politique et morale que nous comprenons par Révolution sociale. Ils renoncent donc à l’idée d’un gouvernement « légal », du moins pour la période qui est une révolte contre la légalité, et ils préconisent la « dictature révolutionnaire ».

« — Le parti, — disent-ils, — qui aura renversé le gouvernement se substituera de force à sa place. Il s’emparera du pouvoir et procédera d’une façon révolutionnaire. Il prendra les mesures nécessaires pour