Page:Kropotkine — Paroles d'un Révolté.djvu/288

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moralité établi, celui qui gouverne la plupart des hommes dans leur vie quotidienne ne paraît plus suffisant. On s’aperçoit que telle chose, considérée auparavant comme équitable, n’est qu’une criante injustice : la moralité d’hier est reconnue aujourd’hui

    sulter (outre les ouvrages connus de MM. Raudot, Doniol, Leymarie, Bonnemère, Hippeau, et Babeau, etc., qui traitent de la situation en général avant la révolution) les mémoires et les histoires locales, comme celles de M. Combes sur la ville de Castres, de Sommier pour le Jura, de Vic et Vaisselle, continuée par du Mège, pour le Languedoc, de du Châtelier pour la Bretagne, de Clerc pour la Franche-Comté, de Strobel, continuée par Engelhardt, pour l’Alsace, et surtout de M. Heitz (Contre-révolution et Sociétés politiques), de Leymarie pour le Limousin, de Montdésir pour le Limousin et le Quercy, de Lafont pour le Midi, etc. Cependant, qu’ils ne comptent pas pouvoir reconstituer avec ces documents seuls une histoire complète des émeutes qui précédèrent la Révolution. Pour le faire, il n’y a qu’un moyen, celui de s’adresser aux archives ou, malgré l’extermination des papiers féodaux, ordonnée par la Convention, on finira certainement par trouver des faits très importants. Je mentionnerai entre autres la liasse spécialement consacrée à ces émeutes qui se trouve aux Archives nationales, et dont nous devons la connaissance à un professeur russe, M. Karéeff, auteur d’un ouvrage sur les paysans français avant la Révolution. C’est probablement cette liasse et d’autres documents trouvés aux Archives qui ont permis à M. Taine de dire avec beaucoup de raison, que trois cents émeutes, au moins, eurent lieu en France avant la prise de la Bastille, et de mentionner — malheureusement en une seule ligne — les sociétés secrètes qui existaient parmi les paysans avant la Révolution et à son début.

    Quant aux moyens d’agitation employés par la bourgeoisie à Paris au commencement de la Révolution et pudiquement répudiés aujourd’hui, je me suis surtout laissé guider par l’excellent ouvrage de M. Félix Rocquain, l’Esprit révolutionnaire avant la Révolution que je ne saurais trop recommander à ceux qui cherchent les faits, et non des conclusions formulées d’avance.