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pouvoir — ainsi que l’écrit le maire en 1565 (for the comoditie and profit in all things of this... Citie and Chamber of London, and of all the Citizens and Inhabitants of the same as moche as in us lieth)[1] » A Venise on sait que tout le commerce des blés était aux mains de la Cité ; les « quartiers », après avoir reçu les céréales des administrateurs des importations, devaient envoyer chez chaque citoyen la quantité qui lui était allouée[2]. En France, la cité d’Amiens avait l’habitude d’acheter du sel et de le distribuer à tous les citoyens au prix coûtant[3] ; et encore aujourd’hui on voit dans beaucoup de villes françaises des halles qui étaient autrefois des dépôts municipaux pour le blé et le sel[4]. En Russie, c’était une coutume habituelle à Novgorod et à Pskov.

Tout ce qui a trait aux achats communaux pour l’usage des citoyens semble n’avoir pas encore été suffisamment étudié par les historiens qui se sont occupés de cette époque, mais on trouve çà et là quelques faits très intéressants qui jettent une nouvelle lumière sur le sujet. Ainsi, parmi les documents de Ch. Gross, une ordonnance de Kilkenny, de l’année 1367, nous apprend comment les prix des marchandises étaient fixés. « Les marchands et les marins, écrit Ch. Gross, devaient, sous la foi du serment, faire con-

  1. The early History of the Guild of Merchant Taylors, par Charles M. Clode, Londres, 1888, I, 361, appendice 10 ; et aussi l’appendice suivant qui montre que les mêmes achats étaient faits en 1546.
  2. Cibrario, Les conditions économiques de l’Italie au temps de Dante, Paris, 1865, p. 44.
  3. A. de Calonne, La vie municipale au XVe siècle dans le Nord de la France, Paris, 1880, pp. 12-16. En 1845, la cité autorisait l’exportation à Anvers d’une certaine quantité de blé, « les habitants d’Anvers étant toujours prêts à être agréables aux marchands et bourgeois d’Amiens » (ibid., pp. 75-77, et les textes).
  4. A. Babeau, La ville sous l’ancien régime, Paris, 1880.