Page:Kropotkine - L Entraide un facteur de l evolution, traduction Breal, Hachette 1906.djvu/226

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grandes lignes de développement communes à toutes les cités[1].

Certes la protection qui était accordée à la place du marché depuis les premiers temps barbares a joué un rôle important, mais non exclusif, dans l’émancipation de la cité du moyen âge. Les anciens barbares n’avaient pas de commerce à l’intérieur de leurs communes villageoises ; ils ne commerçaient qu’avec les étrangers en de certains endroits et à certains jours détermi-

  1. Les études traitant ce sujet sont très nombreuses ; mais il n’y a pas encore d’ouvrage qui traite de la cité du moyen âge en général. Pour les communes françaises, les Lettres et les Considérations sur l’histoire de France d’Augustin Thierry demeurent classiques, et les Communes françaises de Luchaire y sont une excellente addition. Pour les cités d’Italie, le grand ouvrage de Sismondi (Histoire des républiques italiennes du moyen âge, Paris, 1826, 16 vol.), l’Histoire d’Italie de Leo et Botta, les Révolutions d’Italie de Ferrari et Geschichte der Städteverfassung in Italien de Hegel, sont les principales sources d’information générale. Pour l’Allemagne nous avons Städteverfassung de Maurer, Geschichte der deutschen Städte de Barthold, et, comme ouvrages récents, Städte und Gilden der germanischen Volker de Hegel (2 vol., Leipzig, 1891) et Die deutschen Städte im Mittelalter du Dr Otto Kallsen (2 vol., Halle, 1891) ainsi que Geschichte des deutschen Volkes de Janssen (5 vol., 1886) dont une traduction française a paru en 1892. Pour la Belgique, Les Libertés communales de A. Wauters (Bruxelles, 1869-78, 3 vol.). Pour la Russie, les œuvres de Biélaeff, Kostomaroff et Serghievitch. Enfin pour l’Angleterre nous possédons un des meilleurs ouvrages sur les cités d’une région étendue : Town Life in the Fifteenth Century de Mrs. J. R. Green (2 vol., Londres, 1874). Nous avons de plus une grande abondance d’histoires locales bien connues, et plusieurs excellents ouvrages d’histoire générale ou économique que j’ai souvent cités dans les deux chapitres précédents. La richesse de cette littérature consiste cependant surtout en études séparées, quelquefois admirables, sur l’histoire de certaines cités, particulièrement italiennes et allemandes ; sur les guildes ; la question agraire ; les principes économiques de l’époque ; l’importance économique des guildes et des métiers ; les ligues entre les cités (la Hanse) ; et l’art communal. Une incroyable richesse d’informations est contenue dans les ouvrages de cette seconde catégorie, dont seulement quelques-uns parmi les plus importants sont cités ici.