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Chapitre VIII


L’ENTR’AIDE DE NOS JOURS. (Suite).


Unions de travailleurs formées après la destruction des guildes par l’État. — Leurs luttes. — L’entr’aide et les grèves. — Coopération. — Libres associations dans des buts divers. — Esprit de sacrifice. — Innombrables sociétés pour l’action en commun sous tous les aspects possibles. — L’entr’aide dans la misère. — L’aide personnelle.


Lorsqu’on examine de près la manière de vivre des populations rurales de l’Europe, on s’aperçoit que, malgré tout ce qui a été fait dans les États modernes pour détruire la commune villageoise, des restes importants de la possession communale du sol ont été conservés, et la vie journalière des paysans reste encore imprégnée d’habitudes et de coutumes d’aide et d’appui mutuels. On constate aussi que, dès que les obstacles légaux à l’association rurale eurent été levés, il y a quelques années, il se forma rapidement parmi les paysans tout un réseau d’unions libres pour divers buts économiques - la tendance de ce nouveau mouvement étant de reconstituer une espèce d’union visant le même but que les communes villageoises d’autrefois. Telles étant les conclusions auxquelles nous sommes arrivés dans le chapitre précédent, nous avons maintenant à examiner les institutions d’appui mutuel qui peuvent exister de notre temps parmi les populations industrielles.