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de la Slavonie méridionale ou la « famille composée », comparée aux autres formes d’organisation de la famille ; entre autres, par Ernest Miler, dans le Jahrbuch der Internationaler Vereinung für vergieichende Rechtswissenschaft und Volkswirthschaftslehre, 1897, et par I.-E. Geszow, La Zadrouga en Bulgarie et La propriété, le travail, les mœurs, l’organisation de la Zadrouga en Bulgarie. Il me faut aussi citer l’étude bien connue de Bogisić (De la forme dite « inokosna » de la famille rurale chez les Serbes et les Croates, Paris, 1884). Cette étude a été omise dans le texte.


X. — L’origine des guildes.

(Page 191.)


L’origine des guildes a été le sujet de bien des discussions. L’existence des guildes de métiers, ou « collèges » d’artisans, dans la Rome ancienne n’offre aucun doute. On voit, en effet, dans un passage de Plutarque, que Numa les réglementa. « Il divisa le peuple », y est-il dit, « en corps de métiers.... leur ordonnant d’avoir des confréries, des fêtes et des réunions et indiquant le culte qu’ils devaient célébrer devant les dieux, selon la dignité de chaque métier. » Cependant, il est presque certain que ce ne fut pas le roi romain qui inventa ou institua les « collèges de métiers » — ils avaient déjà existé dans la Grèce ancienne. Selon toute probabilité, il ne fut que les soumettre à la législation royale, de même que Philippe le Bel, quinze siècles plus tard, soumit les métiers de France, à leur grand détriment, à la surveillance et à la législation royales. On dit aussi qu’un des successeurs de Numa, Servius Tullius, promulgua certaines lois concernant les collèges[1].

  1. A Servio Tullio populus romanus relatus in censum, digestus in classes, curiis atque collegiis distributus (E. Martin-Saint-Léon, Histoire des corporations de métiers depuis leurs origines jusqu’à leur suppression en 1791, etc., Paris, 1897).