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n’appartiennent pas non plus à la corporation. En outre, quelques familles de certaines communes du canton de Zug sont burgers de la commune villageoise de Zug. Autrefois il y avait encore la classe des étrangers établis (Beisassen), qui occupaient une position intermédiaire entre les burgers et les non-burgers, mais maintenant cette classe n’existe plus. Seuls, les burgers possèdent des droits sur l’Allmend (ou droits de corporation), lesquels varient quant à leur extension, et dans quelques communes s’attachent à la possession d’une maison bâtie sur le terrain communal. Ces droits, appelés Gerechtigkeiten, peuvent être achetés aujourd’hui, même par des étrangers.

L’affluence des étrangers a ainsi produit dans la république de Zug le même phénomène que Miaskowski et Kovalewky signalaient dans d’autres parties de la Suisse. Seuls les descendants des vieilles familles ont droit au patrimoine communal (resté encore assez considérable). Quant aux habitants actuels de chaque commune, ils représentent une « commune politique », qui, comme telle, n’est pas héritière des droits de l’ancienne commune.

Quant à la façon dont les terres communales furent divisées entre les habitants, à la fin du XVIIIe siècle, ainsi que les formes compliquées qui en résultèrent, on en trouvera la description détaillée dans l’ouvrage du Dr Karl Rüttiman, Die Zugerischen Allmend Korporationen, dans les Abhandlungen zum schweizerischen Recht, du Pr Max Gaiür, 2 fascicules, Berne, 1904 (contient une bibliographie du sujet).

Un autre travail récent donne une excellente idée de l’ancienne commune de village dans le Jura bernois ; c’est la monographie du Dr Hermann Rennefahrt, Die Allmend im Berner Jura, Breslau, 1905 (Untersuchangen zur Deutschen Staats- und Rechtgeschichte, du Dr Otto Gierke, fascicule 74, p. 227, contient une bibliographie). Dans ce travail on trouve un excellent exposé des rapports qui existaient entre le seigneur foncier et les communes villageoises, ainsi que des règles économiques qui étaient en vigueur dans ces dernières ; on y trouve en outre un exposé extrêmement intéressant des mesures qui