Page:Kropotkine - La Conquête du pain.djvu/171

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Il en est de même pour les mines. Ne serait-ce que par Zola ou par les journaux, on sait ce qu’est la mine d’aujourd’hui. Or la mine de l’avenir sera bien aérée, avec une température aussi parfaitement réglée que celle d’une chambre de travail, sans chevaux condamnés à mourir sous terre ; la traction souterraine se faisant par un câble automateur mis en mouvement à la gueule du puits ; les ventilateurs seront toujours en marche, et il n’y aura jamais d’explosions. Et cette mine n’est pas un rêve ; on en voit déjà en Angleterre : nous en avons visité une. Ici encore, cet aménagement est une simple question d’économie. La mine dont nous parlons, malgré son immense profondeur de 430 mètres, fournit mille tonnes de houille par jour avec 200 travailleurs seulement, soit, cinq tonnes par jour et par travailleur, tandis que la moyenne, pour les 2,000 puits de l’Angleterre, est à peine de 300 tonnes par an et par travailleur.


S’il le fallait, nous pourrions multiplier les exemples, démontrant que, pour l’organisation matérielle, le rêve de Fourier n’était nullement une utopie.

Mais ce sujet a déjà été traité fréquemment dans les journaux socialistes et l’opinion s’est faite. La manufacture, l’usine, la mine, peuvent être aussi saines, aussi superbes que les meilleurs laboratoires des universités modernes ; et mieux elles seront organisées sous ce rapport, plus productif sera le travail humain.

Eh bien, peut-on douter que dans une société d’égaux, où les « bras » ne seront pas forcés de se vendre à n’importe quelles conditions, le travail deviendra réellement un plaisir, un délassement ? La besogne répugnante ou malsaine devra disparaître, car il est évi-