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Page:Kropotkine - La Conquête du pain.djvu/172

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dent que dans ces conditions elle est nuisible à la société tout entière. Des esclaves pouvaient s’y livrer ; l’homme libre créera de nouvelles conditions d’un travail agréable et infiniment plus productif. Les exceptions d’aujourd’hui seront la règle de demain.

Il en sera de même pour le travail domestique, dont la société se décharge aujourd’hui sur le souffre-douleur de l’Humanité, — la femme.


II


Une société régénérée par la Révolution saura faire disparaître l’esclavage domestique, — cette dernière forme de l’esclavage, — la plus tenace peut-être, parce qu’elle est aussi la plus ancienne. Seulement, elle ne s’y prendra ni de la façon rêvée par les phalanstériens, ni de la manière que s’imaginaient souvent les communistes autoritaires.


Le phalanstère répugne à des millions d’être humains. L’homme le moins expansif éprouve certainement le besoin de se rencontrer avec ses semblables pour un travail commun, devenu d’autant plus attrayant que l’on se sent une part de l’immense tout. Mais, il n’en est plus ainsi aux heures de loisir réservées au repos et à l’intimité. Le phalanstère, et même le familistère, n’en tiennent pas compte ; ou bien, ils cherchent à répondre à ce besoin par des groupements factices.