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Page:Kropotkine - La Conquête du pain.djvu/177

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l’impôt, et ainsi de suite, et qui, tous, tiennent à rouler en calèche.


Mais la petite machine à domicile n’est pas le dernier mot pour l’affranchissement du travail domestique. Le ménage sort de son isolement actuel ; il s’associe à d’autres ménages pour faire en commun ce qui se fait aujourd’hui séparément.

En effet, l’avenir n’est pas d’avoir une machine à brosser, une autre à laver les assiettes, une troisième à laver le linge, et ainsi de suite, pour chaque ménage. L’avenir est au calorifère commun qui envoie la chaleur dans chaque chambre de tout un quartier et dispense d’allumer les feux. Cela se fait déjà dans quelques villes américaines. Un grand foyer envoie de l’eau chaude dans toutes les maisons, dans toutes les chambres. L’eau circule dans des tuyaux, et, pour régler la température il n’y a qu’à tourner un robinet. Et si vous tenez à avoir en outre un feu qui flambe dans telle chambre, on peut allumer le gaz spécial de chauffage envoyé d’un réservoir central. Tout cet immense service de nettoyage des cheminées et de maintien des feux, — la femme sait ce qu’il absorbe de temps, — est en train de disparaître.

La bougie, la lampe, et même le gaz, ont fait leur temps. Il y a des cités entières où il suffit de presser un bouton pour que la lumière en jaillisse et, somme toute, c’est une simple affaire d’économie — et de savoir — que de se donner le luxe de la lampe électrique.

Enfin, il est déjà question, toujours en Amérique, de former des sociétés pour supprimer la presque totalité du travail domestique, il suffirait de créer des services de ménage pour chaque pâté de maisons. Un