Page:Kropotkine - La Conquête du pain.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LA LIBRE ENTENTE




I


Habitués que nous sommes, par des préjugés héréditaires, une éducation et une instruction absolument fausses, à ne voir partout que gouvernement, législation et magistrature, nous en arrivons à croire que les hommes s’entre-déchireraient comme des fauves le jour où le policier ne tiendrait pas l’œil ouvert sur nous, que ce serait le chaos si l’autorité sombrait dans quelque cataclysme. Et nous passons, sans nous en apercevoir, à côté de mille et mille groupements humains qui se font librement, sans aucune intervention de la loi, et qui parviennent à réaliser des choses infiniment supérieures à celles qui s’accomplissent sous la tutelle gouvernementale.