Seulement, oubliant les leçons de l’histoire, ils ne nous diront pas jusqu’à quel point l’État lui-même a contribué à aggraver cet état de choses, en créant le prolétariat et en le livrant aux exploiteurs. Et ils oublieront aussi de nous dire s’il est possible de faire cesser l’exploitation tant que ses causes premières — le Capital individuel et la misère, créée artificiellement pour les deux tiers par l’État, — continueront d’exister.
À propos du complet accord entre les compagnies de chemins de fer, il est à prévoir que l’on nous dira : « Ne voyez-vous donc pas comment les compagnies de chemins de fer pressurent et malmènent leurs employés et les voyageurs ! Il faut bien que l’État intervienne pour protéger le public ! »
Mais, n’avons-nous pas dit et répété tant de fois qu’aussi longtemps qu’il y aura des capitalistes ces abus de pouvoir se perpétueront. C’est précisément l’État, — le bienfaiteur prétendu, — qui a donné aux compagnies cette puissance terrible qu’elles possèdent aujourd’hui. N’a-t-il pas créé les concessions, les garanties ? N’a-t-il pas envoyé ses troupes contre les employés des chemins de fer en grève ? Et, au début, (cela se voit encore en Russie), n’a-t-il pas étendu le privilège jusqu’à défendre à la presse de mentionner les accidents de chemin de fer pour ne pas déprécier les actions dont il se portait garant ? N’a-t-il pas, en effet, favorisé le monopole qui a sacré les Vanderbilt comme les Polyakoff, les directeurs du P. L. M. et ceux du Gothard, « les Rois de l’époque » ?
Donc, si nous donnons en exemple l’entente tacitement établie entre les compagnies de chemins de fer, ce n’est pas comme un idéal de ménage économique, ni même comme un idéal d’organisation tech-