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d’autres groupes qui s’organisent sur de nouveaux principes. Nous préférons les nôtres. »


Voilà ce qui pourrait se faire dans une société communiste si les fainéants y devenaient assez nombreux pour qu’on eût à s’en garer.


IV


Mais nous doutons fort qu’il y ait lieu de redouter cette éventualité dans une société réellement basée sur la liberté entière de l’individu.

En effet, malgré la prime à la fainéantise offerte par la possession individuelle du capital, l’homme vraiment paresseux est relativement rare, à moins d’être un malade.

On dit très souvent entre travailleurs que les bourgeois sont des fainéants. Il y en a assez, en effet, mais ceux-là sont encore l’exception. Au contraire, dans chaque entreprise industrielle, on est sûr de trouver un ou plusieurs bourgeois qui travaillent beaucoup. Il est vrai que le grand nombre des bourgeois profitent de leur situation privilégiée pour s’adjuger les travaux les moins pénibles, et qu’ils travaillent dans des conditions hygiéniques de nourriture, d’air, etc., qui leur permettent de faire leur besogne sans trop de fatigue. Or, ce sont précisément les conditions que nous demandons pour tous les travailleurs sans exception. il faut dire aussi que, grâce à