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XXII

DIFFICULTÉS FINANCIÈRES
— VENTE DES BIENS DU CLERGÉ


Ce qu’il y avait de plus difficile pour la Révolution, c’est qu’elle devait se frayer son chemin au milieu de circonstances économiques terribles. La banqueroute de l’État restait une menace suspendue sur la tête de ceux qui avaient entrepris de gouverner la France, et si cette banqueroute arrivait, elle amenait une révolte de toute la bourgeoisie aisée contre la Révolution. Si le déficit avait été une des causes qui forcèrent la royauté à faire les premières concessions constitutionnelles, et qui donnèrent à la bourgeoisie le courage de réclamer sérieusement sa part du gouvernement, ce même déficit posa pendant toute la Révolution comme un cauchemar, qui hantait tous ceux qui furent portés successivement au pouvoir.

Il est vrai qu’à cette époque les emprunts d’État n’étant pas encore internationaux, la France n’avait pas craindre que les nations étrangères vinssent, comme ses