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que s’accomplissent les actes les plus importants de la vie communale, politique et administrative : l’acquisition des biens nationaux se poursuit, comme l’ont voulu les districts, par l’intermédiaire de commissaires spéciaux ; la fédération nationale est préparée par une réunion de délégués auxquels les districts ont donné un mandat spécial… La fédération du 14 juillet est également l’œuvre exclusive et directe des districts », – leur organe en ce cas-là, étant l’Assemblée des députés des sections pour le pacte fédératif (T I, p. II, IV, et 729, note).

On aime toujours dire, en effet, que c’est l’Assemblée qui représentait l’unité nationale. Cependant, lorsqu’il fut question de la fête de la Fédération, les politiciens, comme l’avait fait remarquer Michelet, furent saisis d’effroi en voyant des hommes affluer de toutes les parties de la France vers Paris pour la fête, et il fallut que la Commune de Paris forçât la porte de l’Assemblée nationale pour obtenir le consentement de celle-ci à la fête. « Il fallut que l’Assemblée, bon gré, mal gré, l’accordât. »

Mais ce qui est plus important, c’est que de mouvement, né d’abord, comme l’ont observé Buchez et Roux, du besoin d’assurer les subsistances et de se garantir contre les craintes d’une invasion étrangère, c’est-à-dire, en partie, d’un fait d’administration locale, – prit dans les sections[1] le caractère d’une confédération générale, où seraient représentés tous les cantons

  1. Voy. S. Lacroix, Les Actes de la Commune, 1ère série, t. VI, 1897, pp. 273 et suivantes.