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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/285

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c’est-à-dire les paysans riches, à l’exclusion des pauvres qui n’avaient pas de cheval pour cultiver la terre. Et ces assemblées villageoises s’empressèrent évidemment de mettre en vente les terres communales, dont une large partie fut acquise à bas prix par les bourgeois du village.

Quant à la masse des paysans pauvres, elle s’opposait de toutes ses forces à cette destruction de la possession collective du sol, comme elle s’y oppose aujourd’hui en Russie.

D’autre part, les paysans, tant riches que pauvres, faisaient des efforts pour faire rentrer les villages en possession des terres communales qui leur avaient été enlevées par les seigneurs, les moines et des bourgeois : les uns dans l’espoir de s’en approprier une partie, et les autres dans l’espoir de les garder pour la commune. Tout cela, bien entendu, avec l’infinie variété des situations dans les diverses parties de la France.

Eh bien ! C’est à cette reprise, par les communes, des terres communales, enlevées pendant deux siècles aux communes villageoises par les seigneurs et les bourgeois, que la Constituante, la Législative et même la Convention s’opposèrent jusqu’en juin 1793. Il fallut emprisonner les guillotiner le roi, et chasser les Girondins de la Convention pour y arriver.